lundi 5 mars 2012

Intervention lors de la séance budgétaire

 

" La Région doit être un porte-flambeau de la solidarité internationale et de la francophonie."

Depuis mars 2010, nous n’avons de cesse de constater que les affaires internationales étaient loin d’être une des priorités de l’exécutif.
Pour 2012, rebelotte… Le budget qu’on nous présente est amputé de 20 % dans lesautorisations de programme et de 7% les autorisations d’engagements, ce qui va bien évidemment à l’encontre de l’ambition de cette commission.

Nous sommes bien loin de la politique cadre adoptée en novembre 2010, rapport dans lequel vous indiquiez « qu’il est fondamental d’insister sur la spécificité de la Région Île-de-France dans le contexte mondial (…) qu’il revient au Conseil régional de valoriser et d’exploiter au plan international : pour que ses intérêts et ses valeurs y soient défendus et entendus ; pour que ses acteurs, ses projets et son expertise y soient présents et visibles. »

Monsieur Kaltenbach, vous vous êtes vous-même étonné de tant de diminutions en commission thématique...comme si vous n’aviez pas pris part aux décisions, aux discussions, aux négociations…

J’ai eu l’immense regret de constater, dans l’analyse du budget, que vous prévoyiez notamment de diminuer l’aide régionale aux micros projets, l'aide ARAMIS. Or, une large communication a été réalisée pour faire connaitre ce dispositif si précieux à ces associations qui portent des projets de solidarité… d’où le sens de l' amendement que nous avons déposé.

Vous diminuez entre autres, l’aide à la francophonie, à savoir les projets contribuant à améliorer la diffusion de la langue française.

Enfin, nous avons déploré le sort réservé au programme « d’actions Méditerranée », qui n’était pas mentionné sur une ligne budgétaire (on nous a expliqué que « c’était inclus dans la ligne budgétaire des affaires européennes ») et donc pas chiffré (ni autorisations d’engagements ni crédits paiements).

Après avoir fait part de mon étonnement auprès d’élus de la majorité en aparté, on m’avait dit « Mais non Leïla, on ne peut lui réserver une ligne à part entière…tu comprends, le rapport n’a pas été voté encore ! ». Je me suis alors résignée à déposer un amendement…mais quel ne fut pas mon étonnement de voir qu’un amendement de la majorité a été déposé le lendemain, réclamant…une ligne budgétaire spécifique et sa mention en tant qu’actions Méditerranée ! Comme quoi...

Dans notre groupe, Monsieur le Président, nous sommes attentifs, contrairement à beaucoup ici, non pas à la couleur politique des amendements déposés mais à leur intérêt pour notre région ; nous voterons donc bien évidemment pour cet amendement parce qu'il prévoit ce que nous souhaitions.

Je conclurai en disant que nous sommes très attachés à cette commission des affaires internationales que nous soutenons depuis sa création par Michel Giraud.

Notre région doit et devra continuer d'être un des porte flambeaux de la solidarité internationale et de la francophonie.

Je vous remercie.

Leïla DIRI remporte l'unanimité !

Afin de remédier à certaines difficultés récurrentes identifiées dans l'articulation de cette instance à la Région, et au regard des derniers échanges et propositions qui ont émané de différentes rencontres avec des représentants du CRJ, un questionnaire anonyme sera remis à chaque membre en fin de mandat pour réaliser un bilan qualitatif qui servira de base aux débats et permettra d'appréhender plus formellement ce qu'apporte, individuellement, personnellement, un mandat de jeune membre au sein du CRJ.

En effet, nous accordons un intérêt particulier à l'évaluation des dispositifs régionaux. Ce questionnaire permettra donc, d'une part de mieux appréhender ce qu'apporte, à chaque jeune, l'expérience d'un mandat de membre du CRJ, et d'autre part, de mieux évaluer leurs besoins et leurs attentes.
 
 
INTERVENTION
Présentation d'un vœu, voté à l'unanimité.

ÉGALITÉ PROFESSIONNELLE ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES ; NOTRE RÉGION SE DOIT D’ETRE EXEMPLAIRE

« LABEL ÉGALITÉ PROFESSIONNELLE »


L’égalité professionnelle est une priorité pour notre Région. C’est une problématique qui, malgré les efforts  fournis par l’Etat, les collectivités, les entreprises, les associations, et malgré la législation en vigueur, peine à évoluer.

Les différences de traitement entre les femmes et les hommes restent une triste réalité sur tous les fronts, notamment dans les champs professionnels et politiques. Vous le savez tous, plus de 8 % des femmes salariées sont en situation de temps partiel subi, contre 3 % des hommes, elles touchent 27% de salaire en moins, sont beaucoup moins présentes dans les postes à responsabilité etc... Ce constat, nous le partageons tous.

Depuis le début de notre mandat il y a bientôt deux ans, nous avons cherché au sein de la Région Ile-de-France, à mettre en place des actions phares en termes de promotion de l’égalité, nous avons tenté de développer un travail transversal, car cette question doit concerner tous les secteurs. Le rapport relatif à la « politique régionale pour l’égalité réelle et contre les discriminations »adopté hier soir non sans mal, et après un débat houleux, n’a pas reçu l’unanimité et n’a satisfait l’assemblée que partiellement. Cependant, nous estimons qu’il contribue, dans le fond, j’insiste sur le fond, c'est-à-dire sur les orientations et les objectifs, à renforcer cette démarche de la région pour une meilleure égalité entre les femmes et les hommes.


Nous savons par ailleurs, Monsieur le Président, que la Région a entrepris des Etats généraux de la  conversion écologique et sociale, et notamment qu’elle travaille sur la réalisation d’une norme « Haute Qualité Sociale », visant à favoriser l’amélioration des conditions de travail au sein des structures en lien avec notre collectivité.

C’est dans ce sens que nous vous proposons aujourd’hui d’aller plus loin en rendant visible et lisible le travail de notre région sur les questions d’égalité professionnelle, en entreprenant une démarche de labellisation. En effet, il nous apparait judicieux d’obtenir une marque de reconnaissance visible et reconnue : l’obtention d’un label portant sur l’égalité professionnelle dans les services de la Région permettrait de témoigner de notre exemplarité.

Dans le sillon de la démarche entreprise avec la norme HQS et des orientations prises en termes de bonnes pratiques dans la gestion des ressources humaines, nous vous proposons un outil pratique, parmi d’autres, à la conversion écologique et sociale entreprise. Ce label viendra donc renforcer la démarche engagée dans ce sens.

Concrètement, cette démarche de labellisation permettra d’évaluer l’efficacité des actions que nous mettons en œuvre, de poursuivre une démarche de responsabilité sociétale sur le volet social, de faciliter et accompagner le dialogue social, et de mettre en place une feuille de route pragmatique.

Ce label pourrait s’articuler autour de trois champs
-         la prise en compte des actions menées par la Région Ile-de-France en faveur de l’égalité professionnelle, dans les relations sociales, l’information et la culture de notre institution,
-         la gestion des ressources humaines et le management,
-         l’accompagnement de la parentalité dans le cadre professionnel, qui sera mesuré au regard des actions facilitant l’articulation de la vie familiale et de la vie professionnelle.

Plusieurs organismes sont habilités à délivrer des certifications de ce genre, comme l’AFNOR Certification, et son « Label Egalité », qui pourrait procéder à cette démarche d’appréciation du dispositif interne de la Région en matière d’égalité professionnelle.

A titre d’exemple, la Ville de Lyon a ainsi mis en place une démarche de certification AFNOR quant à ses bonnes pratiques pour obtenir le « Label Diversité » et par là même prouver sa volonté politique en la matière. D’autres collectivités s’emparent de ces certifications et d’autres types d’évaluations de  leurs dispositifs.

Monsieur le Président, le groupe ARES considère que notre Région se doit d’être exemplaire en termes de pratiques et appelle de ses vœux la mise en œuvre de cette démarche de labellisation en faveur de l’égalité professionnelle qui renforcera la démarche engagée dans ce sens.

Nous démontrerons ainsi notre volonté politique forte pour que l’Ile-de-France soit une région pleinement et effectivement engagée pour l’égalité professionnelle, et résolument tournée vers un meilleur avenir.
INTERVENTION
Rapport cadre sur la Politique Méditerranéenne de la Région Île de-France



Monsieur le Président, Monsieur le Vice-président,
Chers Collègues,



Nous avons lu avec grand intérêt le nouveau rapport cadre sur la politique méditerranéenne de la Région.

J’ai d’abord envie de dire « enfin » un dispositif relatif à la méditerranée…Au regard de l’histoire de notre pays, il était plus qu’urgent que la Région investisse aussi des moyens sur les pays avec lesquels elle a toujours tissé des liens.

Voici un moment, en effet, que la question d’une action concertée et structurée de la Région dans la zone de la Méditerranée avait été portée au débat. Que ce soit en commission des affaires internationales ou ici, en Conseil Régional, nous étions nombreux à demander que la Région organise clairement une action dans ce sens.

C’est chose faite désormais, avec la présentation de ce rapport et l’on peut que s’en réjouir sur la forme.

Il cerne en effet assez justement l’importance que revêt la Méditerranée pour nos pays européens et ceux d’Afrique du Nord et du Proche-Orient. Une vision très communément admise de la Méditerranée présente la mer comme une frontière entre l’Europe et l’Afrique, une frontière entre le Nord et le Sud.

Et pourtant, c’est une mer qui, avant de séparer des continents ou des populations, a toujours été un formidable carrefour des civilisations. Historiquement, cette « mare nostrum » a bien plus souvent uni les différentes civilisations qu’elle ne les a opposées ; les Grecs, les Romains, les Phéniciens, les Vandales, les Perses, les Arméniens, les Maures, les Arabes, les Turcs, les Espagnols, les Français…tous sont passés par ces terres berbères et ont contribué à l’enrichissement de ces vastes espaces géographiques qui composent le bassin méditerranéen.

Cette mer doit donc être considérée comme un espace riche, où plusieurs cultures et religions se côtoient. Donc une mer qui nous rassemble.

L’immigration ancienne et récente de différentes populations notamment en France, et en particulier en Ile-de-France, nous rappellent cette histoire partagée, et notamment cette période de l’Histoire où notre pays avait besoin de cette main d’œuvre travailleuse pour reconstruire ce qui avait détruit par la bêtise humaine.

Ces héritiers de l‘Histoire constituent aujourd’hui pleinement un pan de l’identité  française. On dit souvent que la France d’aujourd’hui est une France diverse, mais ne l’a-t-elle pas toujours été ?

Notre région Ile-de-France abrite donc des franciliennes et des franciliens porteurs de cultures différentes qui en font sa richesse et son charme.

Mais que ce soient les partenariats culturels, les liens familiaux, les coopérations commerciales ou encore les relations tissées au cours de voyages, beaucoup de franciliens n’ont pas attendu l’action de la Région pour faire de ce carrefour historique qu’est la méditerranée une interface dynamique et vivante.

Nous nous félicitons donc de manière générale que la Région ait pleinement saisi l’intérêt qu’elle a à s’investir dans le bassin méditerranéen, car aussi, il faut se le dire clairement, les bénéfices en tous genres que peuvent en tirer nos territoires et nos concitoyens ne sont pas négligeables.


Ce rapport présente plus particulièrement le monde sud méditerranéen à la lueur des luttes révolutionnaires qui secouent ces pays depuis plus d’un an maintenant.

Le rapport se veut ambitieux et les thématiques qu’il entend aborder sont nombreuses. Nous sommes sensibles à cette volonté qui transparaît de couvrir de vastes aspects des questions de société civile. On ne peut donc que se féliciter que la promotion de l’égalité femmes hommes, de la francophonie ou encore de la santé et l’appui institutionnel qui figurent dans les domaines d’interventions prévus.

Cependant un des domaines que notre groupe souhaite voir apparaitre, est la « préservation et la promotion de la diversité culturelle » de ces territoires.

Car si le principe de l’importance de la diversité culturelle est chose acquise en Ile-de-France, en France et en Europe, pourquoi ne devrait-elle pas l’être dans le bassin méditerranéen ?

Nous ne devons pas occulter cette dimension culturelle, qui non seulement fait la richesse de ces territoires, mais parce que et surtout, si nous souhaitons accompagner, je cite, « le processus de stabilisation démocratique » en cours dans ces pays, alors nous nous devons de témoigner notre soutien aux populations qui se battent pour exister tout simplement en tant que tel, et qui sont menacées car elles demandent le droit à être reconnues en tant qu’individu porteur d’une culture différente que celles qui sont proclamées comme « officielles » par les différents gouvernements en place.
Des gouvernements qui, vous venez de le rappeler, ne laissent aucune place à la diversité et ne comptent pas forcément en faire à la démocratie.

Les différentes communautés, culturelles et religieuses, sont constitutives de l’identité collective des pays d’Afrique du nord. Nous le disons et l’affirmons pour la France, pourquoi ne pas en faire de même pour l’Afrique du Nord ?

Je pense notamment aux sort réservés aux coptes et béjas d‘Egypte, aux assyriens, aux populations juives d’Afrique du Nord, aux chrétiens arméniens, et notamment aux populations berbères qui, malgré le fait d’évoluer sur des terres  qui leur appartiennent depuis toujours, sont considérées comme des populations minoritaires et sont opprimées encore chez elles.

Notre groupe considère donc que cette diversité doit être préservée si nous voulons que la région méditerranéenne sorte grandie de ces révolutions. Nous avons donc déposé un amendement qui va en ce sens et qui, j’en suis persuadée, emportera l’unanimité de notre assemblée régionale au regard de son importance et de sa cohérence.

Enfin, nous rejoignons aussi le CESER lorsqu’il enjoint à la Région de réviser à la hausse les effectifs qu’elle consacrera à ce projet. Allons au bout de nos ambitions et mettons réellement les moyens nécessaires pour la mise en œuvre de ce rapport qui nous apparait primordial dans la politique internationale que notre Région doit mener.


Je vous remercie.